Session annuelle 2013

Chers amis de l’ADDEC,

La session 2013 de l’Addec a eu lieu à Rome du 16 au 20 Novembre.

Lors de l’audience pontificale du 20 novembre, le Saint Père a salué les francophones et tout particulièrement les participants à la session annuelle de l’ADDEC à ROME :

ROME, 20 novembre 2013 (Zenit.org) – “Découvrir la joie du pardon vous permettra de marcher fidèlement à la suite du Seigneur” : c’est l’encouragement adressé par le pape François aux francophones, ce mercredi 20 novembre, lors de l’audience générale place Saint-Pierre.
“Je salue cordialement les francophones, en particulier les pèlerins du diocèse du Mans, avec l’évêque, Mgr Yves Le Saux, et les membres de l’Alliance des Directeurs et des Directrices de l’enseignement chrétien français, accompagnés par Mgr Jean-Marie Le Vert, évêque de Quimper. Chers amis, que votre séjour à Rome vous aide à découvrir la joie du pardon qui vous permettra de marcher fidèlement à la suite du Seigneur. Bon pèlerinage !”

Texte intégral de l’Angélus du dimanche 17 novembre auquel ont assisté les participants à la session de Rome

ROME, 17 novembre 2013 (Zenit.org) – Le pape François demande aux baptisés à ne pas se laisser tromper par de “faux messies”, mais d’avancer dans l’attente de la venue glorieuse du Christ avec persévérance et de savoir discerner ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas de lui. Il invite à ne pas suivre les gourous ni les sorciers qui sont des “faux sauveurs”, mais à exercer le discernement chrétien : où est l’Esprit de Dieu ?
Et après l’angélus, le pape a recommandé un “médicament”, se faisant en quelque sorte “pharmacien” : la “Misericordina”, “bonne pour le cœur et pour l’âme”. C’est un petit chapelet avec lequel “on peut prier aussi le chapelet de la miséricorde”, a recommandé le pape, et qui a été distribué place Saint-Pierre, dans le cadre de l’Année de la foi, après l’angélus, ce dimanche 17 novembre.

Voici notre traduction intégrale des paroles du pape François prononcées en italien.

Chers frères et sœurs,
L’Evangile de ce dimanche (Lc 21,5-19) constitue la première partie d’un discours de Jésus sur les derniers temps. Jésus le prononce à Jérusalem, près du Temple, et son point de départ lui est justement donné par les gens qui parlaient justement du Temple et de sa beauté. Alors Jésus dit : « Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit » (Lc 21,6).
Naturellement, ils lui demandent : « Quand cela arrivera-t-il ? Quels en seront les signes ? » Mais Jésus déplace l’attention de ces aspects secondaires – quand est-ce que ce sera ? Comment cela sera-t-il ? – vers les vraies questions. Primo : ne vous laissez pas tromper par de faux messies ni paralyser par la peur. Secundo : vivre le temps de l’attente comme un temps de témoignage et de persévérance. Nous sommes dans ce temps de l’attente, de l’attente de la venue du Seigneur.
Ce discours de Jésus est toujours actuel, pour nous aussi qui vivons au XXIe siècle. Il nous répète : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom » (v. 8). C’est une invitation au discernement. Aujourd’hui aussi, en effet, il y a de faux « sauveurs », qui essayent de ses substituer à Jésus : des leaders de ce monde, des gourous, et aussi des sorciers, des personnages qui veulent attirer à eux les esprits et les coeurs, spécialement ceux des jeunes. Jésus nous met en garde : « Ne les suivez pas. Ne les suivez pas !”
Le Seigneur nous aide aussi à ne pas avoir peur : face aux guerres, aux révolutions, mais aussi aux calamités naturelles, aux épidémies, Jésus nous libère du fatalisme et des fausses visions apocalyptiques.
Le second aspect nous interpelle comme chrétiens et comme Eglise : Jésus annonce des épreuves douloureuses et des persécutions que ses disciples auront à souffrir, à cause de lui. Cependant, il assure : « aucun de vos cheveux ne sera perdu » (v. 18). Il nous rappelle que nous sommes totalement entre les mains de Dieu ! Les adversités que nous rencontrons pour notre foi et notre adhésion à l’Evangile sont des occasions de témoignage ; elles ne doivent pas nous éloigner du Seigneur, mais nous pousser à nous abandonner encore plus à lui, à la force de son Esprit et de sa grâce.
En ce moment, je pense, et nous pensons tous. Faisons-le ensemble : pensons à tous ces frères et soeurs chrétiens qui souffrent des persécutions à cause de leur foi. Ils sont si nombreux ! Peut-être beaucoup plus qu’aux premiers siècles. Jésus est avec eux. Nous aussi nous sommes unis à eux par notre prière et notre affection. Nous avons de l’admiration aussi pour leur courage et leur témoignage. Ce sont nos frères et soeurs, qui, dans tant de régions du monde, souffrent du fait de leur fidélité à Jésus-Christ. Nous les saluons de tout coeur et avec affection.
A la fin, Jésus fait une promesse qui est une garantie de victoire : « Par votre persévérance, vous sauverez votre vie ». Quelle espérance dans ces paroles ! Elles sont un appel à l’espérance et à la patience, à savoir attendre les fruits certains du salut, en ayant confiance dans le sens profond de la vie et de l’histoire : les épreuves et les difficultés font partie d’un dessein plus grand ; le Seigneur, maître de l’histoire, conduit tout à son accomplissement. En dépit des désordres et des catastrophes de l’histoire, qui troublent le monde, le dessein de bonté et de miséricorde de Dieu s’accomplira ! Voilà notre espérance.
Ce message de Jésus nous fait réfléchir à notre présent, et nous donne la force d’y faire face avec courage et espérance, en compagnie de la Madone, qui marche toujours avec nous.
Paroles du pape François après l’angélus sur la « Misericordina » Je vous salue tous, familles, associations et groupes, qui êtes venus de Rome, d’Italie et de tant de régions du monde : Espagne, France, Finlande, Pays-Bas. Je salue en particulier les pèlerins de Verceil, Salerne, Lizzanello ; le Club de motos Lucania, de Potenza, les jeunes de Montecassino et de Caserte.
Aujourd’hui, la communauté érythréenne de Rome célèbre la fête de saint Michel. Nous les saluons de tout cœur !
C’est aujourd’hui la “Journée des victimes de la route”. Je vous assure de ma prière et je vous encourage à poursuivre votre engagement pour la prévention, parce que la prudence et le respect des normes sont la première forme de protection de soi et des autres.
Je voudrais maintenant vous conseiller à tous un médicament. Certains vont penser : « Le pape se fait le pharmacien maintenant ? » C’est un médicament spécial pour concrétiser les fruits de l’Année de la foi qui s’achève. C’est un médicament de 59 grains, “entre-coeurs”. Il s’agit d’un médicament “spirituel” appelé “Misericordina”. Une petite boîte de 59 grains “entre-coeurs”. Cette petite boîte renferme le médicament et des bénévoles vont vous la distribuer pendant que vous quittez la place. Penez-la ! C’est un chapelet avec lequel on peut aussi prier le “chapelet de la miséricorde” : une aide spirituelle pour notre âme et pour répandre partout l’amour, le pardon et la fraternité. N’oubliez pas de la prendre ! Parce qu’elle fait du bien au coeur, à l’âme et à toute la vie !
A tous, je souhaite cordialement un bon dimanche. Au-revoir et bon déjeuner !
Traduction de Zenit, Anita Bourdin

Texte de l’Audience pontificale du 20 novembre 2013 en présence des participants de la session

Catéchèse sur le pardon des péchés (texte intégral)

Jésus a donné sa vie pour notre paix, pour le pardon de nos péchés

ROME, 20 novembre 2013 (Zenit.org) – “Jésus a donné sa vie pour notre paix, pour notre joie, pour le don de la grâce dans nos âmes, pour le pardon de nos péchés”, explique le pape François qui a consacré sa catéchèse du mercredi au “pouvoir des clés”, le pouvoir de remettre les péchés confié par Jésus à ses apôtres.
Le pape souligne trois éléments : c’est “l’Esprit Saint le protagoniste du pardon”, Jésus “donne ce pouvoir” aux prêtres, qui sont des “instrument du pardon”.
Puis le pape confie qu’il se confesse lui-même “tous les quinze jours” : “le confesseur entend ce que je lui dis, il me conseille et me pardonne, parce que nous avons tous besoin de ce pardon”.

Voici notre traduction intégrale du texte prononcé par le pape François en italien.

Chers frères et sœurs, bonjour !
Mercredi dernier, j’ai parlé de la rémission des péchés, particulièrement en lien avec le baptême. Nous poursuivons aujourd’hui sur le thème de la rémission des péchés, mais en référence à ce qu’on appelle le « pouvoir des clés », qui est un symbole biblique de la mission donnée par Jésus aux apôtres.
Nous devons tout d’abord nous rappeler que le protagoniste du pardon des péchés c’est l’Esprit-Saint. Lors de sa première apparition aux apôtres, au Cénacle, Jésus ressuscité a fait le geste de souffler sur eux en disant : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. » (Jn 20,22-23). Transfiguré dans son corps, Jésus est désormais l’Homme nouveau, qui offre les dons du mystère pascal, fruit de sa mort et de sa résurrection : Quels sont ces dons ? La paix, la joie, le pardon des péchés, la mission, mais surtout il donne l’Esprit-Saint qui est la source de tout cela. Le souffle de Jésus, accompagné par les paroles avec lesquelles il communique l’Esprit, indique qu’il transmet la vie, la vie nouvelle régénérée par le pardon. Mais avant de faire le geste de souffler et de donner l’Esprit, Jésus montre ses plaies, dans ses mains et son côté : ces blessures représentent le prix de notre salut. L’Esprit-Saint nous apporte le pardon de Dieu « en passant à travers » les plaies de Jésus, ces plaies qu’il a voulu conserver ; en ce moment encore, au Ciel, il montre à son Père les plaies par lesquelles il nous a rachetés. Par la force de ces plaies, nos péchés sont pardonnés : Jésus a donné ainsi sa vie pour notre paix, pour notre joie, pour le don de la grâce dans nos âmes, pour le pardon de nos péchés. C’est très beau de regarder ainsi Jésus !
Venons-en au second élément : Jésus donne aux apôtres le pouvoir de pardonner les péchés ; c’est un peu difficile de comprendre comment un homme peut pardonner les péchés, mais Jésus donne ce pouvoir. L’Église est dépositaire du pouvoir des clés, d’ouvrir ou de fermer au pardon. Dans sa souveraine miséricorde, Dieu pardonne tout homme, mais il a voulu lui-même que ceux qui appartiennent au Christ et à son Église reçoivent le pardon par l’intermédiaire des ministres de la communauté. Par le ministère apostolique, la miséricorde de Dieu me rejoint, mes fautes sont pardonnées et la joie m’est donnée. De cette manière, Jésus nous appelle à vivre aussi la réconciliation dans sa dimension ecclésiale, communautaire. Et c’est très beau, cela. L’Église, qui est sainte et qui a en même temps besoin de pénitence, accompagne notre chemin de conversion tout au long de notre vie. L’Église n’est pas la propriétaire du pouvoir des clés, mais elle est la servante du ministère de la miséricorde et elle se réjouit chaque fois qu’elle peut offrir ce don de Dieu.
Beaucoup, aujourd’hui, ne comprennent pas la dimension ecclésiale du pardon, parce que l’individualisme, le subjectivisme dominent et nous aussi, les chrétiens, nous en subissons l’influence. Bien sûr, Dieu pardonne à tout pécheur qui se repent, personnellement, mais le chrétien est lié au Christ, et le Christ est uni à l’Église. Pour nous, chrétiens, c’est un don supplémentaire, et c’est aussi un engagement supplémentaire : passer humblement par le ministère ecclésial. Cela, nous devons le valoriser ; c’est un don, une attention, une protection et c’est aussi la certitude que Dieu m’a pardonné. Je vais vers ce frère prêtre et lui dis : « Père, j’ai fait cela… ». Et il répond : « Mais je te pardonne ; Dieu te pardonne ». A ce moment-là, je suis certain que Dieu m’a pardonné ! Et c’est beau, cela nous donne la certitude que Dieu nous pardonne toujours, ne se lasse pas de pardonner. Et nous ne devons pas nous lasser d’aller demander pardon. On peut éprouver de la honte à dire ses péchés, mais nos mamans et nos grands-mères disaient qu’il vaut mieux devenir rouge une fois que jaune mille fois. On rougit une fois, mais nos péchés sont pardonnés et on avance.
Enfin, un dernier point : le prêtre, instrument du pardon des péchés. Le pardon de Dieu, qui nous est donné dans l’Église, nous est transmis par l’intermédiaire du ministère d’un frère, le prêtre ; un homme qui, comme nous, a lui aussi besoin de miséricorde, devient véritablement l’instrument de la miséricorde, en nous donnant l’amour sans limites de Dieu notre Père. Les prêtres aussi doivent se confesser, et les évêques aussi : nous sommes tous pécheurs. Même le pape se confesse tous les quinze jours, parce que le pape aussi est pécheur. Et le confesseur entend ce que je lui dis, il me conseille et me pardonne, parce que nous avons tous besoin de ce pardon. On entend parfois des personnes affirmer qu’elles se confessent directement à Dieu… Oui, comme je viens de le dire, Dieu t’écoute toujours, mais dans le sacrement de la Réconciliation, il envoie un frère t’apporter le pardon, la certitude du pardon, au nom de l’Église.
Le service que rend le prêtre en tant que ministre, de la part de Dieu, en pardonnant les péchés est très délicat et exige que son cœur soit en paix, que le prêtre ait le cœur en paix, qu’il ne maltraite pas les fidèles, mais qu’il soit doux, bienveillant et miséricordieux ; qu’il sache semer l’espérance dans les cœurs et, surtout, qu’il soit conscient que le frère ou la sœur qui s’approche du sacrement de la Réconciliation vient chercher le pardon et qu’il le fait comme toutes les personnes qui s’approchaient de Jésus pour qu’il les guérisse. Si le prêtre n’est pas dans cette disposition d’esprit, il vaut mieux qu’il n’administre pas ce sacrement, jusqu’à ce qu’il se corrige. Les fidèles qui se repentent ont le droit, tous les fidèles ont le droit de trouver dans les prêtres des serviteurs du pardon de Dieu.
Chers frères, en tant que membres de l’Église, sommes-nous conscients de ce don que nous offre Dieu lui-même ? Est-ce que nous éprouvons la joie de ce souci, de cette attention maternelle que manifeste l’Église à notre égard ? Est-ce que nous savons la mettre en valeur avec simplicité et assiduité ? N’oublions pas que Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner ; par le ministère du prêtre, en nous serrant à nouveau dans ses bras, il nous régénère et nous permet de nous relever et de reprendre à nouveau notre chemin. Parce que c’est cela notre vie : nous relever sans cesse et reprendre notre chemin.